(m) 'cause a little bit of summer makes a lot of history.

Tori ne savait trop que penser de cet homme qu'il était devenu. Il était beaucoup plus… viril, certainement, et moins expansif que les hommes raffinés qu’elle avait côtoyés durant la plus grande partie de sa vie. Elle avait pourtant déjà rencontré des hommes puissants. Certains l’étaient par la naissance, d’autres l’étaient devenus grâce à de brillantes carrières dans la politique ou dans les affaires. Pourtant, aucun d’eux n’irradiait cette virilité brute qu’elle sentait chez l’homme assis près d’elle. Même sa voix, avec ses notes graves un peu rauques, l’emplissait d’un trouble qu’elle préférait ne pas analyser. Depuis des années déjà, Tori n'arrivait pas à mettre des mots sur ce trouble qu'il provoquait chez elle. Il y a deux ans, elle avait déjà voulu tenter de lui faire comprendre. Lui faire comprendre qu'il pourrait être plus qu'un ami. La vie avait fait qu'elle ne lui avait jamais rien dit. L'année dernière aurait pu l’embrasser. Il avait failli le faire, elle en était certaine. Mais il avait choisi de la relâcher. L’avait-il laissée partir à cause de son statut ou bien tout simplement parce qu’il ne la trouvait pas attirante ? Elle s’efforçait de se persuader que cela n’avait aucune importance, car elle serait bientôt loin d’ici, de retour à Ottawa. Mais l’idée de rentrer chez elle ne lui procurait aucun soulagement, bien au contraire. Ses sentiments étaient confus et elle n’avait qu’une seule certitude : elle aurait dû se réjouir qu'il ne l’ait pas embrassée car l’attirance qu’elle éprouvait pour lui ne pouvait que lui causer des ennuis. En attendant, elle ferait désormais tout son possible pour l’éviter.