La vie n'est qu'un long rêve dont la mort nous réveille • Ivan

Ma vie a toujours était plus ou moins celle que j'espérais. Ma ville natale est Saint-Pétersbourg, au nord ouest de l'immense continent russe. J'ai vu pour la première fois le jour entouré de parents aimants et d'une sœur aînée, Ekaterina. C'est une famille modeste mais avec un cœur qui en vaut mille. Malgré certaines difficultés financières périodiques, comme dans n'importe quel foyer, je n'ai jamais manqué de rien. Ils ont toujours fait en sorte que nous ne manquions de rien, que nous soyons heureux. Et ça a très bien fonctionné puisque mon enfance ainsi que mon adolescence a était celle de n'importe quel jeune homme : les cours dans lesquels j'excellais, les amours dans lesquels j'excellais beaucoup moins et les sorties entre amis, qui étaient de toute évidence mon point fort. J'ai profité de mon adolescence autant que je l'aurais put jusqu'au jour où l'on me proposa d'aller voir du pays par le biais d'Erasmus. Comme le petit insolent que j'étais, j'ai fait mine de vouloir y réfléchir quelques jours mais ma décision était déjà prise : je voulais partir au Canada étudier les sciences médicales humaines. Comble de la chance, on me proposa Ottawa et cette fois-ci, j'acceptais sur le champ. Je passa donc quelques années au sein de la capitale canadienne. J'étais un jeune homme épanoui qui avait prit une grande maturité lorsque j'entrepris ma troisième année d'étude. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Antiope, une ravissante première année, d'un blond fabuleux dont les yeux bleus ont conquit mon cœur. Trop timide pour le lui avouer, nous sommes d'abord devenus amis. Des amis beaucoup trop complices pour qu'une simple amitié perdure d'ailleurs. Mais nous avons laissé du temps au temps et ma patience finit par payer puisque nous avons commencé à nous aimer officiellement il y a sept ans.
Il y a deux ans, j'ai reçu un coup de téléphone m'apprenant le décès de mon cher père. Il traînait son cancer depuis plusieurs années déjà et cette conversation, je la voyais arriver de plus en plus vite. Ça a été une douleur terrible pour moi de perdre un des êtres qui m'a donné la vie et une souffrance encore plus atroce de perdre le second. En effet, en septembre dernier, malgré les efforts communs d'Ekaterina et de moi-même, notre mère à succombé au chagrin et à la solitude. J'ai alors cessé des allers et retours vers la Russie pour prendre le temps de respirer. Pour mon plus grand bonheur et soulagement, Ekaterina m'a suivit et s'est installée à Ottawa. Entre ces deux événements tragiques, j'ai demandé Antiope en mariage il y a un an et elle a dit oui. Nous portons aujourd'hui fièrement notre amour autour de notre annuaire. Mais le début de mon existence ayant été trop agréable, j’apprends il y a peu le cancer de celle que j'aime. Un choc plus violent que tout ce que l'on pourrait m'infliger. Ma femme, mon amie, ma muse, atteinte d'un cancer des reins qui la ronge de l'intérieur. A ce moment-là, je ne jurais que par ma carrière professionnelle mais aussi florissante soit-elle, aussi soignante soit-elle, elle ne me permettait pas de rendre la santé à Antiope. Ce fut un moment très dur aussi bien pour elle que pour moi mais aujourd'hui, je suis l'homme fort qui la portera jusqu'au bout du monde s'il le fallait.