Tu es ma drogue, mon héroïne et là tu vois je suis en manque

Mon histoire commença un doux soir de printemps. Ma mère était enceinte de huit mois quand je décidais qu'il était temps que je montre le bout de mon nez. La grossesse de ma mère avait été quelque peu difficile, en effet j'étais un bébé qui prenait pas mal de place, de plus je l'a fatiguais beaucoup. Elle avait du arrêter de travailler pour se reposer afin d'avoir une grossesse sans encombre. Le travail dura au moins douze heures, autant dire que ma maman n'en pouvait vraiment plus. Elle avait hâte que je sorte de son ventre pour mettre fin à ses souffrances. Je fus accueilli par elle et mon père, tous deux heureux de pouvoir enfin serrer dans leur bras leur fille. Dans ma chambre d'enfant, il y avait déjà des tonnes de livres éducatifs, de peluches, de jouets chose dont je ne me servirai que bien plus tard dans ma vie enfantine. Je grandissais alors normalement sans le moindre soucis, j'avais même une santé de fer selon certains médecins. Mes parents m'aimaient toujours autant, ils étaient même complètement gaga de moi. Je rentrai enfin à l'école, je me fis assez rapidement des amis étant donné ma joie de vivre ainsi que le sourire qui illuminait sans cesse mon visage.

Vint ensuite la période de l'adolescence, celle qui est soit disant plus dure pour les parents. Je n'échappais pas à la règle, j'ai eu quelque mauvaises fréquentations mais c'est ainsi qu'on se forge non ? Je commençais alors à boire un peu, à fricoter avec des gars, à rentrer tard, puis de temps à autre à faire le mur. J'ai d'ailleurs perdu ma virginité assez tôt dans les alentours de seize ans. Je me prenais assez régulièrement la tête avec mes parents mais comme tous adolescents je dirais. Mais je voulais profiter de ma vie sachant pertinemment que plus tard avec mes études cela ne serait pas possible. Je souhaitais être médecin afin de sauver des vies. Je crois que j'ai envie de cela depuis mon plus jeune âge, alors que d'autres de mes amis rêvaient d'être vétérinaire, danseuse, chanteuse, maîtresse et j'en passe. Mais je finis par me calmer car les études devenaient un peu dures et surtout je me devais d'avoir les meilleures notes afin de passer en classe supérieure. Cela se passa sans encombre tout le reste de ma scolarité mais vint le moment où je dû partir à New York seule pour faire mes études de médecine dans le meilleur campus de tous les temps. Je savais qu'être interne là-bas ne me laisserait plus beaucoup  de temps pour moi, j'avais un peu peur de quitter tous mes repères à Ottawa pour une ville dont je ne connaissais rien.

Mais je me devais de prendre mon envol, de faire ce qu'il me plaisait, au début j'ignorais dans quelle branche je me dirigerai. J'hésitais fortement entre la neurochirurgie et la néonatale. Se fut à New York que je rencontrais l'homme que j'allais aimer plus que de raison. Lui aussi comptait être médecin, nous nous croisions souvent en tant qu'interne, ils nous arrivaient même de bosser ensembles. Il était beau comme un dieu, je me demandais dans quoi il se spécialiserait, en tout cas toutes les filles que l'on voyait pour des suivis bavaient en l'observant. Inconsciemment je me sentais jalouse je dois l'avouer, je commençais alors à jouer de mes charmes afin de l'avoir à moi. Je dois bien avouer que cela ne fut pas très compliqué ! Nous tombâmes littéralement fou amoureux l'un de l'autre, c'était un amour avec moi beaucoup de femmes auraient voulu être à ma place j'en avais conscience. Nous avons tous les deux eut notre diplôme avec brio tout en profitant de notre vie de couple, nous sortions dès que nous en avions la possibilité.

Au bout d'un moment, le jeune homme me demanda en mariage, autant dire que donner un non comme réponse était inconcevable pour moi. C'était à mes yeux l'homme de ma vie, celui avec qui je voulais avoir des enfants et vieillir. Un an après nous fûmes les heureux parents d'une fillette adorable, nous en étions tellement gagas. Noàm était un père génial avec elle, toujours à passer du temps avec elle malgré son travail chargé. Moi j'avais décidé de prendre un congé maternel pour profiter d'elle, je ne souhaitais pas la donner directement à une nounou pendant que j'irai bosser. J'ai profiter de chaque secondes pendant quatre mois Mais au final, j'aurai dû en profiter d'avantage... Nous chère petite fille contracta la leucémie, se fut très difficile pour nous en tant que parents de voir notre bébé malade, ainsi que de la voir endurer les traitements... Mais malheureusement à l'aube de sa troisième année nous la perdîmes... A ce moment précis mon monde s'écroula. Perdre son enfant est la chose la plus horrible qui puisse arriver à un parent, une creux immense prend place dans notre coeur et celui-ci ne sera jamais comblé. Je sombrai peu à peu dans une dépression totale, refusant de m'alimenter, impossibilité de dormir, bien sûr je n'allais plus au travail, je n'avais plus goût à la vie... Noàm quant à lui préféra se réfugier dans l'alcool, je ne saurai dire pourquoi mais nous étions incapable de nous épauler... Peut-être parce que nous étions inconsolables tout simplement. On se disputait constamment quand nous étions tout du moins ensembles, j'avais besoin de lui mais lui me fuyait pour aller dans les bars. Je me sentais abandonnée une seconde fois, je me sentais fautive... Oui fautive de ne pas avoir su la protéger. Nous en étions même venu au main quelque fois vraiment à bout, ne supportant plus la douleur lancinante qui nous traversait le corps. Nous divorçâmes un an plus tard, on ne supportait plus cette situation. Je l'aimais encore et il restera l'homme de ma vie, mais cette fichue vie en avait décidé pour nous. Je ne croyais pas au destin mais ce qui est sûr c'est que j'ignorais si un jour je serai de nouveau mère...

Nous ne nous parlâmes plus pendant quelques temps, mais... Deux fois nous nous revîmes, nous avions besoin de ce qui nous manquait le plus, le contact de l'autre. Nous avons partagé deux nuits torrides mais sans lendemain, nous savions que nous ne pouvions plus être ensembles bien que nous nous aimions toujours. J'avais envie de me remettre avec lui de partager ma vie à nouveau avec celui que j'aimais... Mais je sentais qu'une chose était brisée depuis le décès de notre fille, j'ai donc décidé de mettre un terme à ses coucheries d'un soir. Je ne voulais pas Noàm comme ça, pas que quelques heures ! Cela fait désormais six mois que nous nous voyons réellement plus.  Un matin en me levant je décidais alors qu'il était temps de me bouger le cul, de sortir de cet état catatonique qui malheureusement ne me rendra ni mon mari ni ma fille.

Je partis alors en direction d'Ottowa, ma ville de naissance pour prendre un nouveau départ. Pour retrouver d'anciens amis, tenter de faire table rase, vivre dans une plus petite ville plus calme que New York. Seulement j'étais loin d'imaginer que j'allais y trouver celui qui faisait encore battre mon coeur.